L’importance du nom : « Dans notre culture, le nom est un élément sacré »
L’importance du nom dans la vie quotidienne et globalement la construction de l’identité est un des sujets abordés par le livre dont je parlais déjà ici : « Diagnostic d’un revenant« .
Ce livre est l’histoire de Libanza, un Africain déporté de la traite négrière. Après les atrocités de son statut, il quitte son corps physique mais se retrouve dans un nouvel esclavage cette fois spirituelle (son âme errante prise en otage par un vieil homme du fait qu’il a répondu à son prénom d’esclave). Pour le vieil homme, tant qu’une personne de sa lignée africaine ne l’appellera pas par son authentique prénom, il devra rester à ses côtés.
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Le caractère sacré du nom dans la culture africaine
« Dans notre culture, le nom est un élément sacré. Il ne se donne pas au hasard, car ce dernier n’identifie pas l’entité physique. Mais au contraire l’être dans sa profondeur pour ne pas parler de l’esprit qui l’habite.
Le nom en réalité c’est le pont entre l’être et son entité spirituel. Ce qu’on appelle généralement Ange gardien. Tu ne dois porter qu’un nom issu de ta lignée. De tes racines pour entretenir le lien de filiation nécessaire en vue d’un avenir prospère.
Si je suis ici aujourd’hui en face de toi, c’est grâce au nombre incalculable de fois que le nom « LIBANZA » a été prononcé.
À force d’appels réitérés d’un nom, l’entité spirituel porteur de ce nom se tonifie, se vivifie. Et par le lien de sang, si celui-ci est réellement établi, (elle) tissera un cordon permanent avec l’entité physique qui porte actuellement ce nom. En vue d’assurer en permanence son équilibre matériel et spirituel, bref, sa protection. » (Diagnostic d’un revenant)
Je vous invite à lire cet ouvrage. Pour ceux qui lisent peu, son format (58 pages) est très adapté. Chaque lecture parle à chacun selon son niveau d’entendement et surtout sa quête de connaissance. Aussi, je n’en dirai pas plus sur le contenu.
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La nécessité de repenser son identité
Parlant de la mondialisation, l’auteur congolais déclarait il y a quelques années sur la chaîne de télévision Telesud :
« L’africain n’a pas de priorités.
Les priorités des autres sont les priorités des Africain.
L’Africain ne parle que par rapport à l’écho qu’il reçoit de l’extérieur.
Quand le monde parle de climat, l’Africain parle de climat…
Où est l’identité africaine ?«
Aujourd’hui, dix ans plus tard, son propos est toujours d’actualité.
Pour l’auteur Agamaka Baza-Mata, que l’Afrique sache que dans la vie de tous les jours chacun est maître de son destin. Le jour où l’Afrique va prendre conscience qu’elle est responsables de ce qui lui arrive, c’est ce jour qu’elle va prendre conscience de la nécessité de sortir de cette situation. Selon lui, cela passe par arrêter de répéter ce que l’Autre a façonné pour l’Africain, et surtout, de repenser son identité.
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Poétiquement et littérairement vôtre,
©Minsilizanga.com
* »Afrique : Diagnostic d’un revenant » de Agamaka Baza-Mata
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