Bonjour à vous lectrices et lecteurs de cet espace !
Ça y est, AZANIA est désormais disponible. Merci d’y laisser vos avis et commentaires. Vous pouvez aussi me contacter sur @minsilizanga (Instagram et Twitter). Prochainement, je publierai une vidéo de lecture d’un extrait d’Azania. En attendant, vos avis sur cet extrait tiré de « Celui qui courait après un corps » : que vous inspire-t-il comme émotions?
Celui qui courait après un corps (AZANIA)
« — Ma zu nyè woé ! Je vais la tuer !
Je suis indifférent aux mains qui m’agrippent, essayant de me faire lâcher prise. Je ne me soucie aucunement de ses suffocations ni des cris des clients. Je me fous du scandale que j’ai fait naître. Je serre ! Je serre de plus en plus fort. J’en ai marre de cette infidèle ! J’en ai ma claque de cette femme jamais satisfaite ! Je serre ! Je serre à m’en blanchir les jointures. Je suis presque dans un état second. Je sais que cette scène est du plus haut ridicule, mais je ne fais rien pour y mettre fin. Eboni est coincée sous moi et essaye vainement de me griffer, d’ôter mes mains de son cou. Moi, je continue de serrer, presque fou. Ma veste repose à côté de moi, toute froissée.
Soudain, j’ai une idée de génie. Je vais un tout petit peu relâcher mon étreinte, puis prendre ma cravate et l’enrouler bien fort autour de son cou de sorcière !Je tirerai ensuite jusqu’à ce qu’elle étouffe. Après, je ne verrai plus son visage. Elle sera sortie de ma vie, pour toujours. J’aurai enfin ma tranquillité d’esprit. Je ne me ferai plus du mauvais sang. Oui, je vais enrouler ma cravate autour de son cou jusqu’à ce qu’elle crève !
Celui qui courait après un corps (AZANIA)
Avant que j’ai eu la possibilité de mettre mon plan à exécution, ces imbéciles qui se disent mes frères et qui ne veulent pas que je la fasse crever m’en empêchent. Les cris montent, de plus en plus forts. J’ai la sensation d’une douleur fulgurante à mon épaule droite. Je pousse un cri de bête blessée et lâche enfin le cou de la sorcière. Un filet de sang s’écoule de ma lèvre. J’y passe une main. Le liquide est poisseux, écœurant. Une voix me parvient dans le brouillard où je suis.
— Dzé ! Yi o nə akúd ga ? Derek tu es fou ? C’est quoi ça ?
Je regarde, hagard, celui qui vient de parler. C’est mon frère ou plutôt un cousin, mais comme la famille chez moi est indivisible, tous mes cousins sont mes frères. Il continue, me secouant brutalement :
— Tu veux finir ta vie dans une prison ou quoi ? Tu as pensé à Mema Abeng ? Tu veux la tuer ?Wa yi kə mān enyiŋ dzoé á mimbog ású miníngá ga ? Tu veux vraiment aller en prison pour une femme ?
Le public m’observe, étonné. Je me lève, titubant. Je me sens si mal. Quelqu’un m’aide à m’asseoir. Une femme s’avance et se baisse pour s’occuper d’Eboni. En voyant cela, je veux l’en empêcher. Qu’on la laisse crever, cette fille qui n’arrête pas de me rendre fou. Une main ferme m’oblige à rester assis tandis que des sirènes hurlantes retentissent au loin. C’est la police qui, alertée, arrive enfin. »
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